En moins de deux siècles d’existence l’art photographique a connu une évolution technique des plus spectaculaires. La réalisation technique des premières photographies, , souvent un simple portrait ou vue de paysage, constituait déjà une prouesse en soi. Et nous voilà aujourd’hui tous photographes avec nos téléphones portables !
D’abord simple tour de force scientifique — un œil fixé sur l’art et l’autre sur le réel — la technique photographique évolue du daguerréotype de Niépce ou du calotype de Talbot vers des supports et procédés de tirage de plus en plus pratiques et reproductibles (papier salé ou albuminé).
Au fil des décennies, le domaine de la photographie ne cesse de s’étendre, s’emparant de tous les sujets : la vie quotidienne bien sûr (la vie tout court en fait), mais aussi les sciences et les techniques, les voyages et les explorations, la politique et les loisirs… sans oublier la création artistique.
Il y eut les paysages de Le Gray, les portraits de Nadar, les voyages avec Du Camp et Blanquart-Evrard, la psychiatrie avec Duchenne de Boulogne, l’architecture avec Baldus, le mouvement avec Muybridge, le Paris d’Atget, la guerre de Sécession avec Gardner ; puis les grands courants artistiques ou d’avant-gardes du XXe siècle, où s’illustrèrent Sander et Avedon, Man Ray et Bellmer, Doisneau et Cartier-Bresson, Molinier ou Diane Arbus, Strand ou Salgado (sans oublier Capa, Weegee et la photo de reportage). Aujourd’hui, la photographie est omniprésente.
Tirage original ou retirage, quelle différence ?
Un tirage original est réalisé par impression directement à partir de l’original, souvent par le photographe lui-même ou sous sa supervision, à l’époque de la prise de vue. Ces tirages sont généralement limités en nombre et peuvent être signés par l’artiste, ce qui leur confère une valeur artistique et marchande élevée.
Un retirage fait référence à une impression réalisée ultérieurement, souvent à partir d’un négatif ou d’un fichier numérique, que ce soit par le photographe lui-même ou un tiers. Les retirages peuvent être faits dans le cadre de séries ou d’éditions limitées, mais ils n’ont pas la même valeur perçue qu’un tirage original, car ils ne sont pas produits dans le même contexte que l’œuvre initiale.
Les écueils à éviter
Gare à la qualité des épreuves, aux tirages imparfaits ou tardifs, aux contretypes, aux inévitables faux et contrefaçons. Attention aux albums anonymes, apparemment sans intérêt, qui peuvent contenir des chefs-d’œuvre inattendus. S’il y a un domaine où l’expertise est essentielle, c’est bien la photographie, art moderne par excellence, inséparable de la notion de reproductible. La connaissance des procédés photographiques et l’évaluation de la qualité des tirages est relèvent aussi de nos domaines de compétence et d’expertise.
Seuls les grands noms comptent ?
Loin de là ! S’il est évident qu’un « Man Ray » trouvera forcément preneur, une photo anonyme peut avoir une valeur documentaire unique pour certains. À titre d’exemple, de nombreuses entreprises historiques, notamment dans l’artisanat d’art ou dans le luxe, sont particulièrement friandes de photographies pouvant documenter leurs anciennes productions, leurs usines ou ateliers… Il en est de même pour le département des archives des localités, souvent désireuses d’enrichir leurs fonds par de nouvelles acquisition ;
Également à l’honneur aujourd’hui la photographie vernaculaire (ensemble des photographies qui ont une utilité sans lien avec l’art) connaît un engouement croissant auprès des collectionneurs et des amateurs, renouvelant le champ des possibles, laissant la multiplicité du monde entrer dans les collections.
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