Édition originale rare dans son aspect broché d’origine. Dans son avertissement, l’auteur différencie ses Mémoires et le présent ouvrage en précisant qu’il n’avait jusqu’ici évoqué sa vie politique et que sa vie littéraire était déjà bien connue et qu' »à la tombe le reste ». Dans ce récit à la première personne (du pluriel et du singulier de façon interchangeable), Chateaubriand expose les détails de son implication dans le Congrès de Vérone et la guerre contre les libéraux d’Espagne, après la Révolution espagnole de 1820. Lorsque les débats s’ouvrent le 20 octobre 1822, il est Ambassadeur de France à Londres mais vise le poste de ministre des Affaires étrangères. Le ministre d’alors, Montmorency, a lui aussi assisté au Congrès et obtenu de l’alliance de la France à l’Autriche, la Prusse et la Russie ce qui lui valut d’être forcé à la démission. Chateaubriand reprend le titre et s’engage dans la guerre contre l’Espagne ainsi que les négociations concernant ses colonies restantes. En effet, son but est d’asseoir la Restauration des Bourbons et d’empêcher la propagation de la flamme révolutionnaire en Europe. Il est également critiqué pour son action à droite et à gauche et rédige le présent ouvrage pour justifier son action politique a posteriori. L’ouvrage ne connut pas le succès à sa parution en dépit de son importance historique, politique et biographique et ce, malgré les petits arrangements avec la réalité que Chateaubriand y a parfois semé. Il comprend une listes des actionnaires de la Société pour l’acquisition des Mémoires et Oeuvres inédites de M. de Chateaubriand et le catalogue de l’éditeur en fin du second volume. Vicaire, II, 289; Clouzot, 66: « Texte dont l’importance a fini par apparaître, c’est en effet une partie, et non négligeable, des Mémoires d’Outre-tombe. »; Sédouy (Jacques-Alain de), « Le Congrès de Vérone de Chateaubriand » in Revue des Deux Mondes, juillet 2014, pp. 101-109 [en ligne].
Paris, Delloye, 1838. 2 vol. in-8, III-488 p. + 476 pp., broché, couverture originale imprimée.