L’histoire des livres illustrés connaît un essor important à partir du 18e siècle, avec l’avènement de nouvelles techniques d’impression, comme la gravure sur cuivre et sur bois. Elles permettent la création de véritables chefs-d’œuvre, tel que Les Fables choisies, mises en vers de La Fontaine illustrées par Oudry. Des artistes comme William Blake au Royaume-Uni créent des œuvres mêlant texte et illustration, ouvrant la voie à une nouvelle forme d’expression visuelle où texte et l’images se conjuguent dans un opéra visuel. Au 19e siècle, avec l’industrialisation et la diffusion de la lithographie, le livre illustré devient plus accessible, et des éditeurs comme Firmin Didot contribuent à sa popularité. Le 20e siècle voit le développement du livre d’artiste, où l’objet livre devient lui-même une œuvre. Des artistes comme Picasso et Matisse explorent cette idée, collaborant avec des écrivains pour produire des éditions limitées où l’illustration et le texte sont étroitement liés, redéfinissant ainsi la frontière entre art et littérature.
Parallèle valeur des estampes
La valeur d’un tel ouvrage dépend de celle des illustrations qu’il contient. Cette valeur est déterminée par des critères similaires à ceux du marché des estampes : s’agit-il d’illustrations originales ? À combien d’exemplaires ont-elles été tirées ? Sont-elles numérotées ? Sont-elles signées ? et, si oui, est-ce une signature imprimée dans la planche ou de la main de l’artiste ?
Livres incomplets / truffés
Chaque illustration possédant une valeur en soi, il est malheureusement fréquent de rencontrer un livre qui a été « cassé », ses planches séparées en vue d’une revente à l’unité. Tous les livres illustrés — notamment anciens — ne proposent pas une table des gravures ; aussi une collation minutieuse est-elle primordiale à l’estimation de l’ouvrage.
À l’opposé, il n’est également pas rare de trouver des ouvrages « truffés » par l’un de ses précédents propriétaires d’illustrations issues d’autres éditions qu’il est parfois ardu d’identifier.
Un cas à part : les « belles éditions » modernes
Depuis peu, certaines maisons d’édition contemporaines, dont les célèbres Éditions Diane de Selliers », publient en tirages limités des textes emblématiques de la littérature, accompagnés d’œuvres d’art en lien avec l’époque, le lieu ou le thème abordé. Le soin apporté à la conception et à la réalisation de ces ouvrages, combiné à la rareté des exemplaires disponibles en font des objets très convoités, pouvant atteindre des prix élevés.
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